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22 de dezembro de 2011

A política do BCE- duas sugestões de leitura


Pour sauver l’Europe, la BCE doit monétiser, par Ambrose Evans-Prichard
19 décembre 2011
« Cette crise est une crise monétaire, provoquée par une banque centrale immature qui a tué une reprise fragile en augmentant son taux directeur cette année, a laissé s’effondrer l’offre de monnaie à une vitesse vertigineuse dans le sud de l’Europe, et provoqué ainsi une récession complètement inutile. » Evans-Pritchard pointe le dégonflement rapide de la masse monétaire en Italie (graphique) et s’inquiète du risque de déflation, qui serait pourtant une raison suffisante - selon son mandat - pour que la BCE s’engage dans une politique monétisation massive. Si elle ne le fait cependant pas, c’est uniquement parce que l’Allemagne ne veut à aucun prix favoriser une inflation qui grignoterait son avantage comparatif. « Tout le monde doit être crucifié pour maintenir l’inflation endogène allemande sous les 2% », conclut-ilYou are all wrong, printing money can halt Europe's crisis – Telegraph Blogs
Telegraph.co.uk

E ...
O CAPITALISMO ASSISTIDO  de F.L blog P.J.
(...) Le prêt de 489 milliards d’euros de la BCE n’a pas longtemps enthousiasmé les marchés. Après une brève envolée, il s’est produit le contraire de ce qu’il était espéré : l’ampleur même de l’opération et des besoins qu’elle a révélée a amplifié les craintes des investisseurs, sur le thème “nous en sommes donc là ?”.
Deux constatations découlent de cette opération, l’une évidente et l’autre plus masquée. La première est que le système bancaire européen – puisque l’attention est focalisée sur lui – est devenu un zombie : une créature ayant seulement l’apparence de la vie. Une aide permanente lui est devenue nécessaire, en substitut des mécanismes de marché qui lui permettaient auparavant de fonctionner. Induisant une question qui n’est pas encore posée et qui ne devrait pas tarder à l’être : qu’en sera-t-il à l’échéance de trois ans du prêt de la BCE ? Devra-t-il être renouvelé et entrerons-nous ainsi dans une nouvelle phase du capitalisme, le capitalisme assisté ?
La seconde remarque est que la BCE est devenue la bad bank de la zone euro, acceptant en garantie des actifs (le collatéral) en étant de moins en moins regardante sur leur qualité, tout en mettant en avant la décote qu’elle opère pour se prémunir de tout risque en les accueillant, sans faire preuve à cet égard d’une quelconque transparence. La finance a décidément besoin de zones d’ombre : il y a sa face visible et sa face cachée. Le parler allusif des banquiers centraux et l’obscurité voulue de leurs bilans sont sur la tranche.
Le tour de passe-passe qui vient d’être opéré sous nos yeux est donc la création – non revendiquée – d’une bad bank pour toute la zone, qui vient suppléer celles qui ont déjà été crées en plus modeste en Irlande et en Allemagne, imprimant une trajectoire que le gouvernement espagnol aimerait bien suivre pour sa part.
Le nombre des établissements ayant demandé à bénéficier de ce prêt est connu – 523 banques – mais leur identité ne l’est pas. On croit toutefois savoir que les banques italiennes ont été particulièrement bien servies. Selon Reuters Thomson, une douzaine d’entre elles, dont les plus importantes, auraient demandé et obtenu 116 milliards d’euros à elles seules, soit plus du quart de l’ensemble des prêts accordés. Mais il est intéressant de noter, selon ces informations, que les banques auraient beaucoup utilisé du collatéral garanti par l’État. Ce qui signifie deux choses : qu’il est de mauvaise qualité, puisqu’une telle garantie s’impose, et que c’est en dernière instance l’État qui prend le risque. Ni vu, ni connu : la bad bank est adossée aux États, comme il se doit....
La BCE vient de magistralement délivrer deux leçons. La première est que le système bancaire dont elle a la charge est garanti une fois pour toute de toute faillite. Le spectre de Lehman Brothers s’est à nouveau manifesté et la banque centrale a répondu “plus jamais cela !”. Sans s’interroger outre mesure sur les conséquences de sa protection, ou bien sur les conclusions que vont en tirer les banques, désormais certaines de ne pas être abandonnées à leur triste sort, toutes indistinctement pourvues d’un label “Too big to fail” (trop importantes pour faire banqueroute) que l’on croyait réservé aux plus importantes, en vertu durisque systémique.
Nous entrons décidément dans un nouveau stade d’assistanat du capitalisme financier, où se révèle un étrange paradoxe : le rôle attribué à l’État est d’une main restreint, afin d’étendre le terrain de jeu de la finance, mais son apport est sollicité de l’autre main afin de conforter le système financier, via les garanties qu’il accorde et les facilités de la BCE. Il en découle que le rôle parasitaire de la finance s’accroît, si l’on considère son prélèvement accru sur des budgets publics diminués.
Deuxième leçon, la BCE est placée dans une étrange situation, nous jouant un rôle de composition. Drapée dans son refus intransigeant de financer les États, réfugiée derrière la défense de sa vertu et de son acte de baptême, la BCE pratique en réalité déjà une création monétaire déguisée. Jean-Claude Trichet avait pour la faire passer inventé la fiction d’achats sur le marché secondaire destinés à permettre le fonctionnement de sa politique monétaire, en les assortissant d’opérations d’assèchement de liquidités pour des montants correspondants dont le détail n’est pas connu ; que va bien pouvoir trouver Mario Draghi, qui sort de son coffre près d’un demi millier de milliards de dollars comme si de rien n’était ? Si ce n’est pas de la création monétaire, cela n’en est pas loin, car rien n’interdira de renouveler dans trois ans cette opération, pour permettre le roulement de cette nouvelle dette destinée à refinancer les précédentes…
Nous en sommes là !

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